Rouge de honte ?

par Vincent Royer

Monaco a été privée du duel Alonso/Schumacher lors de la course dimanche. La faute à Schumacher ? Retour sur une polémique.

Ils rêvent tous de remporter ce grand prix. Un grand prix mythique, unique de par son tracé en ville. En plein de cœur de la cité monégasque. Un circuit où chaque virage se passe au millimètre près. Un circuit que Michael Schumacher apprécie comme les autres, tout particulièrement.

Il était d’ailleurs heureux et plein d’espoir en arrivant en principauté, en fin de semaine. « Je pense que nous pouvons être optimistes pour la course, confiait-il. Je crois que nous pouvons faire un bon résultat. Mais je ne vais pas faire de prédictions vu les caractéristiques du circuit. Monte Carlo est unique de ce point de vue (…) A Monaco, les choses peuvent changer en un instant, à cause des conditions extrêmes. C’est ce qui rend la course très excitante. »

Des qualifications primordiales, sources de polémique

Ici, comme nulle part ailleurs, le rôle des qualifications, et surtout leur résultat, est primordial. Celui qui part devant a toutes les chances d’arriver devant. « Monaco est définitivement l’endroit où dépasser sur la piste est le plus difficile si le concurrent de devant n’a pas de problème majeur », insistait Luca Baldisserri, le responsable de la stratégie de la Scuderia Ferrari. Mais là encore, Schumacher se disait confiant. « Nous avons une grande chance de victoire, même si nous partons troisième, quatrième ou cinquième, expliquait-il. » Comment expliquer alors son attitude lors des qualifications, quelques heures seulement après ces déclarations ?

Dans les dernières minutes de la séance de qualification, alors qu’il vient de réaliser la pole, Michael Schumacher immobilise sa monoplace dans l’épingle à cheveux de la Rascasse, obligeant Fernando Alonso à ralentir pour passer. L’espagnol était alors dans un tour plus rapide que celui de l’allemand. Il n’obtiendra que la seconde place. Pour se défendre, Michael Schumacher expliquera qu’il a raté son freinage, sortant de la trajectoire et se retrouvant face au mur. « J’ai essayé d’engager la marche arrière mais je n’ai pas pu, se justifie-t-il lors de la conférence de presse d’après qualifications. Et je ne voulais pas réellement reculer sans savoir ce qui arrivait de l’autre côté du virage. Finalement, j’ai calé. »

Ferrari lanterne rouge

Aussitôt, c’est le tôlé chez Renault. Alonso s’estime volé. Flavio Briatore, le directeur de l’écurie, est scandalisé, persuadé que Schumacher a fait un geste délibéré. Un sentiment partagé par l’ensemble des pilotes. Comment expliquer en effet qu’un champion tel que l’allemand puisse faire une telle erreur ? Les commissaires sont saisis de l’affaire. Ils analysent toutes les données pour essayer de comprendre l’immobilisation de la Ferrari. Ce n’est qu’à 23h00 qu’ils rendent leur verdict : Schumacher coupable d’un geste « délibéré ». Ses temps sont annulés, il partira en dernière position.

« Ferrari note avec regret la décision des commissaires de course, déclarait Jean Todt, le directeur de la Scuderia (…). Nous sommes en total désaccord avec eux. Cette décision crée un sérieux précédent, niant les possibilités d’erreur des pilotes. » Un autre pilote se voit lui aussi déclassé pour avoir gêné David Coulthard. Il s’agit du second pilote Renault, Giancarlo Fisichella. Mais son geste n’étant pour sa part pas délibéré, il est simplement rétrogradé à la neuvième place sur la grille.

Au final, la journée est mauvaise pour Ferrari. La dernière ligne de départ sera en effet entièrement rouge. Felipe Massa étant le seul pilote à être sorti de piste lors des qualifications, il n’a pu réaliser de temps et partira en avant-dernière position. La dernière ligne est donc entièrement rouge.

Ferrari perd gros

Le dimanche, on se rendra compte que Schumacher n’avait pas besoin de tricher pour gagner. Parti des stands il termine cinquième, après avoir réussi à repasser les trois quart de ses adversaires. Une réelle performance à Monaco. Il signe également le meilleur tour en course. Massa termine pour sa part neuvième.

A part avec la remontée de Schumacher, le grand prix n’aura pas été très animé. Alonso, parti en tête, conservera sa place jusqu’au podium. Derrière, après les abandons de Webber, Raikkonen et Rosberg, c’est Montoya qui place sa McLaren sur la seconde marche, et David Coulthard sa Red Bull sur la troisième.

Réelle erreur ou vulgaire acte anti-sportif, on ne le saura sans doute jamais. Ce qui est sûr, c’est que la Scuderia et Michael Schumacher perdent une nouvelle fois en crédibilité. Ils laissent surtout Alonso et Renault s’envoler un peu plus près d’un nouveau titre mondial.

Felipe-Massa-9-2.jpgJean-Todt_-Michael-Schumach.jpgMichael-Schumacher-14-2.jpgMichael-Schumacher-17.jpgMichael-Schumacher-5-4.jpgRoss-Brawn.jpgThe-start-2-5.jpgThe-start-3.jpg

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